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L’argent dans l’Église, un tabou ?

Avec sa grande expérience de levée de fonds pour les paroisses, Marie-Cécile Bineau aborde la question épineuse de l’argent chez les chrétiens

Comment parler d’argent dans le milieu chrétien ?

Il peut y avoir une certaine tension à parler d’argent dans l’Église car on a parfois du mal à mélanger besoins spirituels et besoins matériels. Or, Marie-Cécile Bineau en est convaincue, si on fait les choses pour soi-même, ça ne peut pas fonctionner. Pour les prêtres, c’est plus facile car beaucoup sont très investis et ils réalisent des projets pour la gloire de Dieu. Cela est moins évident pour les laïcs qui entourent les prêtres car ils ont une vision de l’argent plus concrète, c’est-à-dire qu’ils voient les aspects matériels avant peut-être les bénéfices spirituels.

Mais l’Église n’a pas le temps de l’homme, elle ne mesure pas les choses à l’aune d’une vie humaine mais elle agit pour l’éternité; rien n’est jamais trop cher, trop beau, trop grand pour la gloire de Dieu, c’est la raison pour laquelle il ne doit pas y avoir de gêne ou de honte à demander des fonds pour un projet chrétien, car la mission de l’Église est pensée pour le long terme et non pour un événement à un instant T. C’est pour cela aussi que le diocèse sollicite des legs pour ses grands projets, le leg est un beau moyen de donner à l’Église pour un projet qui dépasse une simple vie humaine. Les personnes qui lèvent des fonds pour des projets chrétiens doivent se dire qu’ils n’ont aucun scrupules à avoir s’ils le font pour la gloire de Dieu et non pour eux-mêmes.

Enfin, il faut savoir tout simplement déléguer cette partie quand on ne sait pas faire et s’entourer des bonnes personnes compétentes.

Comment faire face au découragement quand on ne parvient pas à atteindre ses objectifs ?

Chaque organisation connaît des difficultés propres pour lever des fonds; les églises vides, des petits villages notamment, auront plus de mal à collecter que dans des grandes églises pleines des villes. Toutefois, pour motiver et fédérer les populations autour d’un projet, il faut pouvoir expliquer les bénéfices concrets qui en ressortiront et le sens qu’il y a derrière. Par exemple, si on lève des fonds pour des travaux, il faut montrer l’envie de reconstituer la pastorale, de faire revenir du monde sur les bancs, de nourrir l’esprit et la foi des gens, etc…

On voit des fruits magnifiques quand un prêtre arrive à justifier ses besoins financiers et qu’il expose aux fidèles son envie de relancer une belle vie de paroisse, des activités pour la jeunesse par exemple, et tout le monde va être d’accord pour cela, contrairement au simple achat d’un chauffage, de trois coups de pinceau ou du changement de l’éclairage. La force de conviction du prêtre ou de la personne chargée de la collecte réside donc plutôt dans sa capacité à faire adhérer la communautéde fidèles à un projet commun. Et cette mission ne repose pas uniquement sur le prêtre car tous les baptisés sont appelés à rendre l’Eglise vivante.

« Tous les baptisés sont appelés à rendre l’Église vivante »

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