Covid 19, la fin du denier ?

Les organisations chrétiennes s’adaptent aux innovations et aux nouvelles formes de générosité des donateurs 

Chaque diocèse est indépendant financièrement. A Bordeaux, il a été décidé de miser sur les moyens humains pour faciliter les différentes formes de dons et s’adapter aux habitudes des fidèles avec de nouveaux modes de collecte. Avec le confinement, toutes les campagnes sont passées en digital, cela a permis de digitaiser la diffusion d’informations et de produire moins de papier. L’Église et les structures chrétiennes peuvent prendre part aux évolutions. Il existe désormais des paniers de quête connectées pour payer en carte, des bornes de dons sans contact pour des offrandes, des applications pour faire des dons en ligne comme la quête par exemple. 

Pour les nouveaux moyens de communication, il faut savoir se faire accompagner par des agences pour réaliser des campagnes à impact. Aujourd’hui l’Église est présente sur les réseaux sociaux et elle a toute sa place pour faire rayonner le message de l’Évangile.

Susciter l’envie de donner face aux nouveaux modes de sollicitations des donateurs (crowdfunding, influenceurs sur les réseaux sociaux, opérations de sensibilisation,…) 

L’Église a de la chance, elle rencontre ses membres chaque semaine ! Pour avoir envie de donner, il faut qu’il y ait une rencontre. Les organisations chrétiennes doivent penser de nouvelles manières d’informer les fidèles sur leurs projets à l’aide des nouveaux formats de communication : crowdfunding, influenceurs sur les réseaux sociaux, opérations de sensibilisation. Mais il importe aussi de toucher les personnes qui sont déjà là. En effet si on va loin, hors des églises, aux périphéries c’est d’abord pour évangéliser avant de collecter des fonds. Il faut commencer par refaire du lien dans les paroisses avant de collecter des fonds, et justement c’est en proposant des projets qui ont du sens que l’on peut rendre l’Église vivante.

Les nouveaux moyens de paiement sont des outils en plus, ils ne remplacent pas la solidarité d’une communauté, mais viennent la consolider. Le but de la collecte de fonds est de faciliter le don avec un chéquier pour les personnes âgées, avec le paiement par téléphone pour les jeunes générations. Ce n’est pas la manière de donner qui suscite l’envie de donner, mais bien la capacité à expliquer pourquoi le projet est important. 

Avec le confinement peut on parler de la fin du denier ?

Le denier aujourd’hui n’est plus un mot très courant, il est assez compliqué à expliquer, c’est pourquoi Marie-Cécile lui préfère l’expression “donner à l’Église”. Toutefois, ce n’est pas pour elle la fin du denier, les gens ont simplement besoin de voir des projets précis se réaliser avec l’argent qu’ils vont donner. C’est pourquoi le diocèse et les paroisses misent sur leur site internet pour informer leurs fidèles; il ne faut pas que les organisations chrétiennes pensent que c‘est la fin de la générosité et des dons, il faut qu’elles se fassent accompagner par des professionnels du secteur pour prendre part aux évolutions technologiques et maximiser leur visibilité. 

Les 2 dernières campagnes de levée de fonds du diocèse de Bordeaux ont été complètement digitales et elles ont bien fonctionné car elles ont réussi à embarquer les prêtres et les paroisses pour qu’elles deviennent virales. Les organisations chrétiennes ne doivent donc pas avoir peur de se lancer dans le webmarketing et dans la digitalisation de leur process, quitte à se faire accompagner par des professionnels, car les retombées en collecte et en acquisition de nouveaux donateurs sont excellentes.